Au cours des quatre dernières décennies les régions oasiennes de Tunisie, dont celle du Gouvernorat de Kebili qui abrite le pilote 5, ont bénéficié de plusieurs stratégies et programmes de développement, dont notamment le Plan Directeur des Eaux du Sud (PDES), ayant pour objectif l’établissement d’un programme de mobilisation et de valorisation des eaux souterraines.
Ce plan a été réalisé à la suite des premières études conduites sur le SASS dans le cadre de l’UNESCO. C’est en exécution de ce PDES que l’oasis de Jedida a été créée. Plus tard (2005), 23 000 ha ont bénéficié d’un programme d’amélioration de l’irrigation dans les oasis du Sud (Projet APIOS). Ce programme a consisté à remplacer les canaux d’eau de distribution par d’autres en béton pour maîtriser les pertes d’eau au cours transport et de distribution de l’eau.
Suite au développement et extension des surfaces irriguées, la surexploitation des nappes profondes dans ces régions, plus particulièrement au niveau du Complexe Terminal, s'est traduite par une salinisation continue de l’eau d’irrigation en même temps que la baisse du niveau piézométrique et l'intrusion de l’eau salée du Chott.
De plus, situées sur le pourtour du Chott Djerid avec une faible pente, se trouvant parfois dans des dépressions et irriguées avec une eau salée, la plupart des oasis du Nefzaoua (Gouvernorat de Kebili) souffrent d’une dégradation continue du sol arrivant parfois à la situation d’une fatigue du sol, notamment dans les anciennes oasis. En effet, l'utilisation de cette eau salée en irrigation a entraîné de sérieux problèmes de dégradation et de salinisation des sols, aggravés par la présence d’un réseau de drainage insuffisant et mal entretenu.
Conscient de l’importance des propriétés physico-chimiques du sol en agriculture et de l’impact négatif de la remontée de la nappe des sols et leur salinité sur le comportement des cultures oasiennes, dont notamment les palmiers dattiers, l’adoption de techniques agricoles permettant l’amélioration des qualités physico-chimiques du sol des oasis s’impose. C’est dans ce cadre que la création d’un réseau de drainage dans les parcelles du pilote choisi constitue une priorité absolue pour combattre la salinité élevée en permettant le lessivage et en évitant la remontée de la nappe. Cette opération étant renforcée par d’autres interventions, en particulier au niveau de la fertilisation et la gestion de l’eau d’irrigation.
Le drainage des sols dont dépendent la productivité et la durabilité des palmeraies est devenu une nécessité dans les oasis d’une façon générale, et plus particulièrement dans celles limitrophes du chott. Notre site du pilote choisi représente d’ailleurs la majorité des cas les plus difficiles dans les oasis continentales. C’est ainsi qu’il constitue un bon exemple pour encourager aussi bien les services de développement que les professionnels pour généraliser l’expérience en recourant au pompage aux énergies renouvelables comme l’énergie solaire qu’on se propose d’adopter dans ce pilote