Restauration et Sauvegarde des systèmes de production agricoles irrigués aux eaux saumâtres dans la plaine de la Jeffara libyenne (zone de Souani, région de Tripoli)
Fiche signalétique
Localisation géographique : ce pilote est localisé dans l’exploitation agricole de M. Mohamed Khanfes, située dans la région d’Essouani, à une vingtaine de Km au sud de Tripoli.
Problématique : un rabattement important de la nappe avec une dégradation de la qualité (salinisation) de ses eaux, suite à la surexploitation de l’aquifère par de multiples forages illicites.
Thématique : le raisonnement de l’utilisation des eaux saumâtres en irrigation de cultures intensives.
Système de production agricole : dans cette zone, l’agriculture irriguée est en voie d’abandon. Cependant, certains exploitants pratiquent un système de cultures maraîchères d’hiver ou d’été à l’intérieur de vieilles plantations d’Olivier. La destination des productions est le marché de Tripoli. Mais l’efficience de l’eau utilisée est faible et les sols se salinisent au fil des années.
Ressource en eau exploitée : un forage privé exploitant la nappe de la Jeffara dont le niveau statique baisse sous l’effet de la pression croissante sur cette ressource.
Disponibilité de l’eau pour l’irrigation : l’eau de qualité médiocre est disponible avec un coût de pompage réel croissant.
Qualité de l’eau : l’eau du forage exploité a une salinité de 1,6 g/l de sels totaux solubles à faciès chloruré-sodique.
Mode de gestion de l’eau : l’exploitant gère son forage à titre privé et individuel. Il assure la maintenance de son forage et paie l’énergie électrique largement subventionnée au niveau national.
Menaces : la surexploitation continue de cette nappe aggrave la situation de l’agriculture irriguée. Le rabattement de la nappe se traduit par l’accroissement du coût de l’exhaure de l’eau ainsi que la dégradation de sa qualité avec pour conséquence la salinisation des terres et la chute des rendements des cultures.
Tendance évolutive du système : en l’absence d’intervention pour maîtriser d’une façon significative la surexploitation de cette ressource, l’irrigation sera abandonnée à moyen terme par pénurie d’eau de bonne qualité. La recherche de solutions alternatives s’oriente vers le raisonnement de l’utilisation des eaux saumâtres en irrigation ou le recours au dessalement de ces eaux. Se pose alors la question de l’intensification des cultures et l’augmentation de l’efficience de l’eau pour rentabiliser les investissements nécessaires.