Ce pilote s’est distingué par un contexte favorable marqué par une disponibilité de ressources en géothermales non négligeables, doublée d’un acquis de savoir-faire et de résultats de recherches en matière de valorisation de ces ressources en irrigation de cultures à haute valeur ajoutée.
Le constat de l’existence d’une paysannerie expérimentée dans ce domaine a été mitigé par l’absence d’organisation, notamment dans la gestion des multiples contraintes financières et commerciales. En outre, les décideurs sont confrontés à un problème de partage de la ressource entre les divers systèmes de production (petite paysannerie et grands projets capitalistiques).
Certaines régions de la zone SASS, particulièrement en Tunisie et encore plus en Libye, disposent d’importantes ressources en eaux géothermales à partir de la nappe du Continental Intercalaire. Ces eaux étaient jadis, dans beaucoup de cas, artésiennes (sources ou forages), mais suite à la surexploitation de cette nappe, de nombreuses sources ont tari et les niveaux piézométriques des forages ont baissé au fil des années. Cependant, ces eaux qui présentent l’avantage de sortir à des températures supérieures à 55°c ne sont pas valorisées au mieux possible au plan agricole. Elles sont le plus souvent refroidies artificiellement et allouées à l’irrigation des oasis, sans tirer parti de leur chaleur gratuite.
Or, il existe dans la zone SASS, notamment en Tunisie (Gouvernorats de Gabès, kebili et Tozeur), une expérience réussie en matière de valorisation de ces eaux en irrigation de cultures maraîchères hors saison hyper-intensives. Cette expérience a démarré durant les années 1980 et se poursuit encore avec l’amélioration du paquet technologique élaboré. Il existe même un Centre Technique spécialisé en Système des cultures géothermales.
Profitant de cette expérience réussie et après avoir constaté qu’il n’était pas possible de réaliser le pilote 4 prévu en Libye, les gestionnaires du projet ont jugé utile de capitaliser ses résultats et de les vulgariser dans toutes les zones SASS au profit des trois pays, dont notamment la Libye très intéressée par cette thématique. Ce pilote aura donc pour ambition de préparer le transfert de cette technologie dans la Zone Centrale des Oueds où était prévu le Pilote 4.