La maîtrise de la gestion de l’eau d’irrigation figure parmi les facteurs de production qui contribue beaucoup à la réalisation de ces performances. En effet, cette irrigation est gérée selon le contexte climatique et du stade végétatif des cultures, elle est automatique et pilotée sur la base du rayonnement solaire.
La consommation moyenne journalière en eau d’irrigation est de l’ordre de 100 m3 pour l’ensemble de la superficie cultivée, ce qui correspond à 12 000 m3/ha durant la saison de culture, ce qui représente dans la zone SASS des trois pays, la consommation la plus faible des systèmes intensifs décrits dans cette zone.
Plus encore, pour la culture d’aubergine conduite au sol et sous serre tunnel, la consommation moyenne est évaluée à 5000m3/ha durant toute la saison. Pour la tomate grappe conduite sur substrat et sous serre chapelle, cette consommation atteint 15 000 m3//ha.
Les performances techniques et économiques exceptionnelles ont été présentées aux participants au premier Atelier Régional sur les pilotes tenus le 5 juin 2012 à Médenine et sur le site du pilote. Evidemment, la plupart des visiteurs étaient très satisfaits de cette démon
stration. Parmi eux il y avait en particulier des techniciens et des représentants libyens qui étaient particulièrement intéressés par cette « success story ».
Ces résultats démontrent en effet qu’il est possible, aprèsdessalement de l’eau disponible, de valoriser comme il se doit cette ressource rare moyennant une intensification raisonnée du système de culture. En effet, ces performances sont supérieures à celles réalisées par les petits exploitants de la région qui pratiquent le même système de culture au sol et aux géothermales saumâtres non dessalées, dans de petites serres (avec toutes les contraintes liées aux impacts négatifs de la salure sur les sols et les cultures, d’une part, et les chutes de rendement provoquées par les maladies et parasites…).
Cependant, en dépit des performances de ce système hyper-intensif et très capitalistique, de nombreuses interrogations méritent d’être posées quant :
- aux conditions, structures et perspectives de réplication de ce système de production par la communauté des paysans pratiquant ce système hyper- intensif de serriculture géothermale ;
- aux impacts environnementaux liés aux rejets des saumures résultant du dessalement des eaux dans les réceptacles naturels ;
- à la durabilité de ce système de culture par rapport aux risques de perte des marchés d’exportation dans le contexte où le marché local n’est pas en mesure d’assurer la rentabilité de ces cultures à haute valeur ajoutée.
- Les réponses à ces questions seront abordées dans les recommandations opérationnelles attendues à la fin de ce projet.