Bonification des terres irriguées affectées par la salinisation et l’hydromorphie et restauration des systèmes de culture dans la zone SASS de Tunisie à l’oasis de Jedida au Gouvernorat de Kebili (Tunisie)
Localisation géographique : Gouvernorat de Kebili, à 5 kilomètre de cette ville sur la route de Souk El Ahad.
Problématique locale de l’irrigation : une dégradation de la qualité du sol suite à l’utilisation d’eaux saumâtres en irrigation d’une oasis située en bordure du Chott, ce qui ne facilite pas le drainage naturel des terres. Il s’ensuit une hydromorphie et une salinisation des terres entrainant une chute de la productivité des eaux d’irrigation et une remise en cause de la durabilité de cette agriculture qui n’est plus en mesure de nourrir ses exploitants.
Thématique du pilote : la restauration de la qualité des terres par drainage artificiel (réseau enterré à l’intérieur des parcelles) et une intensification du système de production.
Système de production agricole : c’est un système oasien familial destiné initialement à la production de denrées alimentaires destinées en grande partie à l’auto-consommation. Ce système est en cours d’abandon au profit d’autres activités. L’élevage n’est plus intégré à l’exploitation.
Système de cultures : c’est une oasis classique basée sur le palmier dattier en premier lieu, avec les deux autres étages de cultures arboricoles fruitières et annuelles (Vivrières et fourragères).
Ressource en eau exploitée : un forage de plus de 900 mètres de profondeur exploitant la nappe du Continental intercalaire et fournissant une eau géothermale à une température de plus de 55°c. Ces eaux sont refroidies avant leur distribution pour l’irrigation.
Disponibilité de l’eau pour l’irrigation : la ressource est disponible mais les exploitants ne sont pas satisfaits du mode de gestion (tours d’eau irréguliers) de cette ressource. En définitive, l’oasis souffre d’un déficit hydrique notable, ce qui ne favorise pas le lessivage des sels.
Qualité de l’eau : l’eau du forage est saumâtre avec un résidu sec de 3 g/l. Cette eau est utilisable pour l’irrigation du palmier dattier à condition d’assurer le lessivage des sels moyennant une fraction lessivante. Or, les quotas d’eau fournis aux exploitants ne couvrent pas les besoins de lessivage. De plus, le drainage naturel n’est pas efficient.
Mode de gestion de l’eau : l’eau est gérée dans un cadre communautaire par un Groupement de Développement Agricole (GDA) local assisté par le CRDA de Kebili.
Menaces : L’intensification de l’hydromorphie et de la salinisation des terres menacent à terme l’oasis de dégradation.
Tendance évolutive du système : le système évolue actuellement vers l’abandon progressif de l’oasis en tant que système éco-socioéconomique intégré.